La mineralogie
de la Lune etudiee par imagerie multispectrale
Comment
s'y prend-on pour etudier la composition des roches a distance ?
Principe:
en analysant les proprietes spectrales de la lumiere du soleil reflechie
par la surface, on peut caracteriser la nature du sol depuis l'orbite. |
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Les moyens techniques actuels nous permettent d'etudier la surface de la
Lune (mais c'est aussi vrai de Mars ou de la Terre) dans plusieurs longueurs
d'onde (c'est-a-dire plusieurs couleurs). Chaque element (que ce soit une
roche, de la glace, de l'herbe ou meme un immeuble) se comporte differemment
lorsqu'on l'observe dans une large gamme spectrale, ce qui permet de les
discriminer. Oui, je sais, discriminer un immeuble et de l'herbe, a moins
d'avoir abuse de la guinness, c'est pas sorcier ! D'accord (quoique, depuis
l'orbite, ca se discute), mais discriminer une roche sombre d'une autre
roche sombre de composition differente, et ce a plusieurs centaines de
kilometres de distance, c'est une autre affaire... L'oeil est sensible
aux longueurs d'onde comprises entre 0.35 (violet) et 0.75 microns (rouge).
Les cameras permettent d'explorer ce domaine, et de l'etendre a l'infrarouge.
Exemple
sur la face visible de la Lune
L'image ci-dessus a gauche correspond a la Lune telle qu'on la voit a l'oeil
nu. A priori, on distingue deux grands types de terrains: les terrain sombres
(mers lunaires) et les terrains brillants (continents). Lorsque l'on combine
l'information de plusieurs longueurs d'onde (image de droite), on met en
evidence des variations dues a des differences de composition du sol. On
voit notamment sur cette image que la composition des mers lunaires est
tres loin d'etre homogene. Par cette technique, on peut donc a la fois
retracer l'histoire des differents epanchements de lave et meme en deduire
leur composition.
Autre
exemple : le cratere Aristarchus, vu par la sonde Clementine
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L'image en noir
et blanc represente le cratere Aristarchus tel qu'on le verrait a l'oeil
nu. Au centre, c'est la meme zone vue en combinant des images infrarouges.
Le bleu correspond a de l'olivine, le jaune-rouge a du pyroxene. A droite,
c'est encore une image en fausses couleurs combinant des longueurs d'onde
visibles. On obtient une information complementaire de la precedente. Le
bleu correspond a des materiaux anorthositiques, le rouge-orange a des
depots pyroclastiques, et le vert, soit a de l'olivine, soit du pyroxene |
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